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L’Affaire Laurence de Cock

Alors ! Récapitulons : entre le 28 janvier et le 1er février 2020, Zist publie un essai de cinq textes intitulé le Sucre par notre fondateur Zaka Toto. Il parle de la situation politique et sociale en Martinique, de l’évolution idéologique des mouvements nationalistes vers un essentialisme racial à défaut de propositions politiques porteuses d’avenir, de post-esclavagisme, de Kémi Séba. Il tient aussi, et c’est son élément central, que la symbolique du sucre en Martinique au XXIe siècle est aussi une symbolique de conquête et d’émancipation des populations historiquement dominées. C’est l’un des textes les plus lus de notre site et cela dès sa publication.

Le 20 février 2020, lors d’un passage en Martinique d’une semaine, Laurence de Cock publie sur Politis un texte intitulé « Les plaies sucrées de la Martinique coloniale« . L’article parle de Kémi Séba, de l’Usine à sucre du Galion, du renversement des symboliques. Avec des passages troublants de ressemblance avec la troisième partie de notre article. Mais attention, selon Laurence de Cock, il n’y a aucun rapport. Bien qu’elle ait lu notre texte avant l’écriture du sien, qu’elle le reconnaît (après l’avoir nié), tout en en diminuant l’importance, elle décide de sortir sa « note de lecture » (rebaptisée a posteriori) sur Politis sans citer initialement le texte de Zaka Toto. Dans les échanges qu’ils ont eus, par écrit, avant la publication de le Pillage et Le Discours et la Pratique, Laurence de Cock parle même de « sa thèse ».

Zaka a d’abord donné l’opportunité de citer correctement son travail, comme il se doit. Cela n’ayant pas été fait, il a dénoncé ces pratiques dans deux textes, Le Pillage et Le Discours et la Pratique, le 20 et le 24 février 2020. Pendant quelques jours, Twitter est outré. Puis tout le monde est passé à autre chose.

Tout le monde, sauf Laurence de Cock, qui aujourd’hui poursuit en diffamation l’auteur, et par son intermédiaire, notre revue. Elle avait pourtant reconnu avoir « invisibilisée », mot habile issu de son propre aveu. Une invisibilisation “malgré elle” si on lit son deuxième texte.

Elle poursuit Zist et Zaka Toto en diffamation deux fois. Pour certains de ses tweets et des parties des textes Le Pillage et le Discours et la Pratique. Or ce sont ces tweets et ces textes, qui ont permis de faire éclater “l’invisibilisation”, invisibilisation que semblait regretter Laurence de Cock dans “Les plaies sucrées : poursuivre le débat”.

Entretien avec notre fondateur pour démêler cette affaire proprement incroyable.

Alfred McGuffin : Salut Zaka !

Zaka : Salut !

Alfred : Alors Laurence de Cock te poursuit en diffamation envers particulier?

Zaka : Que son nom soit loué. Oui. Deux fois. Pour mes textes publiés ici. Et pour mes tweets.

Alfred : Mais quels sont ces propos qui peuvent justifier une attaque en diffamation ?

Quelques exemples :

« Me voilà pompé honteusement, je suis invisible, inexistant » ,

ou encore ce tweet :

ou encore le paragraphe qui présente l’article sur Facebook :

“Nous sommes flattés, Laurence de Cock a trouvé notre série d’articles, Le Sucre, passionnante. Résultat, elle a choisi de se l’approprier. Nous aimons moins. Explications du pillage.”

Ou encore cet extrait du Discours et de la Pratique :

“Ce qui nous frappe dans cette histoire c’est le fait d’avoir été prévenu par des chercheurs en sciences sociales que Laurence de Cock s’apprêtait à nous piller. Cela veut dire que ses pratiques sont connues dans le milieu. D’elle et d’autres. Et vu le soutien d’une revue de gauche comme Politis, qu’elles sont encouragées et protégées par toute une superstructure du pillage”

Au total, une quarantaine d’extraits découpés des justifications factuelles qui amènent à ces conclusions… par exemple, j’ai bien été prévenu que Laurence de Cock allait sortir un texte qui ressemblait au mien. Et qu’il était possible qu’elle oublie de citer. C’est un fait, je peux le prouver. Nous l’avons d’ailleurs adjoint au dossier de la défense.

En outre, la rédaction de Politis a bien soutenu sa collaboratrice publiquement, c’est littéralement en en-tête de son deuxième essai en réaction au “shitstorm” qu’elle a appelé “poursuivre le débat”.

L’en-tête de la rédaction de Politis. Laurence de Cock est « cible d’une attaque sur les réseaux sociaux d’un lecteur », « Politis soutient pleinement sa démarche ».


Je ne fais donc qu’énoncer des faits. C’est à se demander s’il est possible pour moi, pauvre inconnu et notre “blog” – terme utilisé par Laurence de Cock pour désigner Zist – qui, on le rappelle, ont été initialement spolié dans cette histoire, d’analyser cette situation.

Bien sûr que j’ai lu votre blog

SMS de Laurence de Cock à Zaka Toto, 19 Février 2020 à 20:25
La page d’accueil de Zist en Février 2020. Notez l’absence du mot « revue ».

Alfred : Je vois ! Donc elle te poursuit sur l’expression de tes sentiments et une explication de ce qu’est le plagiat littéraire et scientifique ?

Zaka : C’est ça. Entre autres. Bizarrement, elle ne me poursuit pas sur les nombreuses, je ne veux pas dire « incorrections historiques », les, disons, petites erreurs d’inattentions qu’elle a commises dans toutes ses productions publiques à ce moment-là. Ainsi, dans un fil Twitter qu’elle écrit dans la nuit après nos premiers échanges, elle se fend d’un « Sémi Kéba » qui traduit une expertise indéniable de son sujet.

Laurence de Cock et son fil Twitter du 20 Février 2020 aujourd’hui effacé : « Sémi Kéba ». Experte !


Comme je l’explique dans le Pillage, j’avais alors calmement, mais fermement donné à Madame de Cock l’opportunité de nous citer. Elle passera la nuit à écrire ce fil, puis nous répondra que « ça suffit ! ». Mais ce n’est pas la seule incorrection. Dans mes messages à Laurence de Cock j’utilise l’expression « Koupé tèt, boulé kaye ». J’ ai fait l’explication de son usage métaphorique. Quelques jours plus tard, Laurence de Cock nous fera tout l’étalage de science d’ une vraie historienne du fait esclavagiste, colonial et post-colonial, en expliquant qu’il s’agit de créole martiniquais, lié à l’Insurrection du Sud dans notre île en 1870 :

Évidemment, l’affaire venait de commencer : «Koupé tèt, boulé kaye » écrit-il dans son avant-dernier texto (« coupez les têtes et brûlez les maisons », une référence à l’insurrection révolutionnaire du Sud en 1870).

Laurence de Cock, Les plaies sucrées (…) poursuivre le débat, Politis, 22 Février 2020

Bon, le problème étant bien entendu qu’il s’agit de créole haïtien. C’est le chant de guerre des armées de Dessalines lors de la Révolution haitienne qui s’étend de 1791 à 1804. Il y a juste 1290 kilomètres et au bas mot 70 ans entre les deux événements.

Alfred : Tu veux dire qu’il y a aujourd’hui dans Politis, un texte de Laurence de Cock où elle confond Haïti et la Martinique à deux moments très différents et qu’à aucun moment ni l’auteur ni la rédaction qui la soutient n’ont vérifié ?

Zaka : Haïti, la Martinique, la zone-là, le sucre, le maïs, le coton, c’est un peu la même chose. Si elle avait confondu la France et l’Autriche, République et Empire, là ça aurait été inacceptable !

Alfred : En effet, rien de très grave ou qui pourrait mettre en défaut son indéniable expertise sur le sujet.

Zaka : Je suis d’accord. Je ne sais pas ce qui m’a pris à ce moment.

“Il n’y a, dans ma chronique, aucune reproduction de parties de son texte, mais c’est, selon lui, un « pillage » de ses idées. C’est le titre de son récent texte où il relate sa version des choses, avec publication de mes textos, tronqués, et ciblant au passage des collègues, femmes, enseignantes martiniquaises. J’ai gardé l’intégralité de nos échanges textos ; envoyés également à plusieurs personnes susceptibles, si nécessaire, de confirmer les faits.”

Laurence de Cock, les plaies sucrées : poursuivre le débat, 22 Février 2020, Politis

Mon dialogue avec les collègues martiniquaises qui ont relu mon article et dont ce monsieur dit qu’elles sont ses amies.

Email de Laurence de Cock à une universitaire, 26 Février 2020

Je ne rends pas publics ces documents par égard pour mes collègues martiniquaises prises contre leur grès dans cette histoire.
Sauf si elles m’en donnent l’autorisation un jour.

Email de Laurence de Cock à une universitaire, 26 Février 2020


Alfred : Dans ses justifications et email, Laurence de Cock dit que tu as intimidé des femmes antillaises pour les forcer à te soutenir, qu’elles ne sont pas tes amies, et qu’elle était la garante de leur défense. Te poursuit-elle aussi dessus puisque tu en parles dans Le Discours et la Pratique ?

Non. C’est surprenant. C’est une attaque grave. Presque diffamante. Pour ma carrière comme pour ma vie privée. Communiquée à des personnes d’influences. Écrites toujours à ce jour sur Politis. Publiée, je pense, après relecture par ses rédacteurs. J’ai été en contact avec trois personnes lors des échanges avec Laurence de Cock en février 2020. Je n’ai contacté ces personnes que parce que Laurence de Cock les a utilisées publiquement comme alibi. Deux sont des personnes que je considère comme des amies et que je connais depuis vingt ans. La troisième personne qui accompagnait elle aussi Laurence de Cock lors de ce séjour m’avait déjà été présentée. Je suis donateur à cette époque pour l’association qu’elles ont créé ensemble. Deux d’entre elles sont parmi les premiers abonnés à Zist. À ces trois femmes, celles que je connaissais bien, celle que je connaissais moins bien, j’ai envoyé mes deux textes « Le Pillage » et « le Discours et la Pratique » pour relecture avant publication. Ces deux textes ont été publiés avec leur validation, sur la chronologie des faits et sur leur contenu. Pourtant, Laurence de Cock peut écrire librement dans Politis que je les ai menacées. Deux ans après, c’est toujours là.

Une autre femme est mentionnée dans les nombreux emails qu’envoie Laurence de Cock à ce moment. Il s’agit littéralement de la personne qui m’a formé à l’histoire post-coloniale lors de mes années de classes préparatoires. Laurence de Cock prétend que cette personne a des paroles pleines de mépris à mon sujet. Ce qu’elle contredit. Bien entendu, nous avons toutes les preuves qui permettent d’établir ces faits et de jeter un œil plutôt impressionné et admiratif sur la moralité et les méthodes fraternelles de Laurence de Cock.

Plus surprenant encore, toutes ces personnes sont des gens avec qui j’ai co-créé la Fabrique Décoloniale la même année, en septembre 2020. Toutes. Les aurais-je donc menacés aussi ? Laurence de Cock peut-elle réécrire la Martinique et ses gens comme il lui convient ? Va-t-elle aussi sélectionner la phrase juste avant coupée de tout le reste pour dire que je la diffame ?

Je ne peux me dire qu’il ne s’agit probablement que d’un malentendu diffusé à grande échelle sur Twitter, par email et sur Politis.

Alfred : Ah ouais, c’est quand même sérieux de dire qu’un homme a menacé des femmes, sur notre échelle de valeurs, c’est plus grave qu’un plagiat ou une invisibilisation…

Zaka : C’est évidemment un grand malentendu.

Alfred : Et tu n’as pas poursuivi Laurence de Cock et Politis pour des propos graves ?

Zaka : Non. J’ai pris ma plume et établi les faits.

Alfred : Et dans les messages que tu nous as fait parvenir, comment une de ces femmes désigne-t-elle Laurence de Cock ?

Zaka : Je lis « Quelle c******  » et « elle ment ». Clairement, cela indique que Laurence de Cock est quelqu’un de confiance et qui les protège.

Alfred : Mais, es-tu la seule personne à avoir eu ce type d’expression pendant le “shitstorm”? Peut-être que tu étais seul dans cette interprétation du texte de Laurence de Cock et de ce qui s’est déroulé ?

Non. La chercheuse Silyane Larcher a eu des mots durs :





La chercheuse Audrey Célestine aussi :





La réalisatrice Amandine Gay aussi :


Le mathématicien Benoît R. Cloeckner parle de « faute sérieuse » :




Ce ne sont que quelques exemples. Ils ont tous une réputation et un nombre d’abonnés qui dépassent très largement les miens. Il s’agit d’une hallucination collective sans aucun doute.

Laurence de Cock les a-t-elle poursuivi aussi pour diffamation ?

Non. 

Nous avons découpé cet entretien en quatre parties.
Deuxième partie, le 29 Mars
Troisième partie, le 30 Mars
Quatrième partie, le 31 Mars

Tous les éléments dans cette conversation sont supportés par des preuves dans le dossier de la défense et vérifiés par notre avocat, Maître Henri Braun.


Zist est menacé ! Pour payer nos frais de défense dans #laffairedecock nous avons besoin de votre aide. La somme s’élève à 8000 €. Oui, 8000€ ! Nous n’avons pas ces moyens.
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