Le Futur.
La Caraïbe, de Cuba au Vénézuela, est unifiée par une mégapole qui s’élève haut dans les cieux et dévore tout : Lanvil. Succès économique, Lanvil est une puissance mondiale respectée de toutes. C’est un lieu convoité, désiré, non seulement par l’image toujours paradisiaque qu’il manie habilement dans son marketing, mais qui est à l’abri du danger et de la maladie dans un monde moderne qui semble ravagé par les pandémies.
Ce Lanvil est le fantasme de toutes celles et ceux qui voudraient des United States of Caribbean vu comme puissance. Un fantasme de capitalisme. Un fantasme de développeur. Un rêve d’ingénieur et de technologiste. Comme toute cité divine, ce Lanvil cache des réalités bien plus sombres. Anwo, Anba.
Une révolution se prépare et nous suivons ses instigateurs. Ils veulent faire tomber Babilon. Ils veulent revenir à un temps où les mouns sont mouns et pas des humains connectés, modifiés, démounisés. Ils veulent retrouver la vraie terre de leurs ancêtres, cachée, quelque part sous les milles couches de dur. Elle s’appelle le Tout-Monde et tout le monde croit que c’est un mythe jusqu’à ce que…
Michael Roch a pris le tourbillon qu’est la vie sociale, politique, intellectuelle, militante des Antilles contemporaines et en a fait un roman de SF. Il a pris Glissant et Monchoachi et les a branché sur Internet. Surchargés. Enfin ! A leur corps défendants peut-être. Tant pis. Il leur fait fumer de la sentzeb, ce mélange ancestral (en tout cas dans le futur) de cannabis et de zeb-a-pik censé guérir tous les maux.
Bien sûr, bien sûr, il y a le travail de la langue. Nous sommes confrontés à ce langage étrange, ce créole 3.0, ces créoles 3.0 (comprenant de l’argot marseillais du futur ?!) dès les premières pages. On pense par exemple aux langues de la série SF The Expanse, mais ici ils sont pensés depuis une base déjà réalisée, celle de notre présent. On se perd un peu au début, comme un vertige, puis on s’y habitue aisément.
En vrai, j’ai beaucoup ri. Il y a du code dans le code. Des clins d’oeils que les plus de soixante ans ne traduiront pas. Tè Mawon est un roman générationnel. Celui des rencontres secrètes, des jungles dans Lanvil, des opérations nocturnes, des principes illusoires, des ambitions pas si nouvelles qui s’entrechoquent, de la mémoire qui joue des tours… Celui d’une jeunesse caribéenne qui cherche de nouveaux horizons.
Tè Mawon. Editions La Volte, 224 pages.
Tè mawon – Extrait
Souffle titak, Pat. T’es épuisé, les marches sont trop basses, la kanbiz qui te sert de cage et parfois de piaule est un peu trop loin dans le fondok de Godisa. Un vieux navire anlè latè ferme, c’est ça, ta kanbiz : ton cœur de pêcheur sur le sec et la mer jamais trop loin.
Je finis de gravir le perron en sueur sous mon parvan. Je referme la porte dans le fracas du métal dessoudé, puis je m’assois près des mafia déjà là, en paix, sur un tabouret léché au chalumeau. Le tabouret aussi est trop bas pour mon pauvre corps. Tous les mafia ont répondu à l’appel de la conque. Ils sont venus en frères. Te chie pas dessus, Pat.
En te voyant entrer, Fouta recrache sa chique dans le recycleur. Les autres le regardent gwo zyé, mais ne bronchent pas. Ojé secoue son tétral et les locks qui lui tombent devant les yeux, qui lui cachent le monde au lieu de l’en cacher. Sous la plaie du néon, c’est le crâne chauve de Fouta qui brille le plus, et sa main qui gratte les repousses blanches. Nou vyé.
Ojé s’est posé dans un coin sombre, il évite les lumières. Il jette en longs soupirs les nuages de sa pipe. À ses côtés, sur un sofa crevé, les frères Tahar et Woma, impassibles. Leurs yeux se perdent dans le niyaj nimérik qui gonfle la petite pièce. Le cloud grésille à cause du mové courant. Derrière la transmission fantôme, d’autres oreilles nous écoutent, des mafia des autres quartiers, des autres sektè anlè Lanvil. Il manque Bao.
Sur un bloc en fer plié qui sert de table, l’alcool du ti fé se charge dousman. À côté, les gars ont déposé un bol d’herbe sacrée, en offrande aux lwa, aux orishá et à notre union. Jah bless. Je me remplis un verre. Le silence se creuse.
– Où est le Chinwa ?
Je tape une pincée de sentzeb et la roule en boule. Je la glisse sous ma gencive puis l’inonde de rhum pour brider le goût amer. Mon esprit se penche. Aucun n’a répondu, mais je suis là, en paix. En frère.
– Respé. Et mèsi d’être venus à l’appel de la corne.
Ils highquiescent. La kòn a soufflé sept fois anba Lanvil. Ils sont tous venus. Même Fouta qui grince des dents. Il frappe la ferraille du banc avec la chevalière de son gros doigt. Il le frappe d’un pitak trop pressé pour être cérémoniel.
– Pou ki sa nou la ?
– Attendons Bao, après je te dis pourquoi tu es là.
– Il est encore sur le mercado. Les zafè sont pas très propres en ce moment. Il doit gérer ça avant.
Je racle ma gorge dans l’alourdi de la pièce. Accouche, Pat. Ils sont venus pour toi, les tétrals des sektè Lanvil, les pères restants des familles ancestrales. Ils sont là à t’attendre, toi et ta pogne, toi et ton bouden, dans le nuage bleu de la fosse, et tu sais quoi leur dire, bondjé, pour réveiller leur rage enfouie dans l’ébène de leur squelette, pour qu’ils se lèvent avec toi et te suivent jusqu’au bout du Tout-monde. Accouche. Ils ont le nez large konsidiré les cales esclavagistes, les cheveux tressés konsidiré la pluie d’Afrique, ils savent d’où ils viennent, bolonm ta-la, de quel bois dur ils sont faits. Du bois flotté dans les années de misère, teknolojiké par les étoiles écrasantes de Lanvil, du bois ridé par la course effrénée de Lanvil, Lanvil konsidiré la mer qui monte plizanpli, Lanvil qui avale, qui laisse dans sa rob que des cadavres dans les sargasses, Lanvil qui laisse rien d’autre qu’une poussière de rouille à ceux qui survivent isi-ba, Lanvil qui n’attend pas, ki ka pa atann si ou rété bay douvan. Accouche. Arrête de kabéché. Tu sais quoi leur dire quand la pénombre est rassurante et les limyè en paix. C’est pas la chaleur de Godisa qui délie les langues. C’est le ti fé. C’est la sentzeb. Accouche. T’es chez toi, Pat. Sauf quand Fouta rompt le pitak.
Fouta é lampresman-y, ça coule trop long, il dit. Sa mizik va plus vite que ma mizik. Tu fais quoi dans ta tête, il ajoute. Tu creuses une nouvelle ravine ? Ouais, je réponds, tu sais pour aller où. Je lui jetterais une manman dans les dents, mais je le reçois. Les vyé mafia d’anba Lanvil, je les reçois en paix. Alors je respecte. Je dis ayen. J’avale une bouche de rhum. Ça réchauffe. Et je secoue mon vieux tricot par la bretelle recousue. Le tissu me colle déjà trop la peau. Je pue. Je pense à lariviè. Aux racines que je pourrais cultiver là. Et puis me baigner dans l’eau. Casser cette odeur fondok Godisa.
Je lève le poing, haut dessus du tétral. Nous prêtons serment d’une voix, d’honorer les ancêtres qui ont donné leur sang pour construire cette tè, de rester fiers des couleurs mawon que nous portons, sur nos peaux et dans nos cœurs, les couleurs du Tout-monde. Nous prêtons serment sur le Tout-monde, auprès de nos lwa et sous la bénédiction de Jah, puissions-nous retrouver la terre éternelle, la terre des gangan.
– Frères, nous y sommes. Depuis les années que nous prions, à brûler nos visages dans les bas-fonds de Lanvil, nous, la famille Sézè, my flingue et puis moi, avons acquis la certitude sèten que les kòpolitik d’anwo nous cachent les derniers pitons de la terre de nos ancêtres. Nous savons maintenant dans quel sektè ils les ont murés. Nous savons à quelle profondeur exacte. Mais j’ai appris aujourd’hui, mafia, que les néokòpo transfèrent une foreuse vers Vénéz. Une foreuse comme on les gérait antanlontan. Elle s’arrêtera pas ici. Elle trace vers le sud sur un cargo. Nous avons qu’une seule chance pour l’intercepter en mer et pour aller chercher nous-mêmes latè qui nous appartient. Latè molle. Latè humide. Pas la terre sèche sur laquelle on marche. Ce que je propose, c’est une alliance entre nos familles pour dérober forèz ta-la à ceux qui nous ont exploités et nous oppressent encore, et nous en servir pour percer la croûte de la nouvelle Babilòn. La foreuse, nous allons la voler. Nous détruirons les murailles qui nous séparent du Tout-monde. Nous le rendrons au pèp. Nous y construirons un monde neuf et équitable, pour toutes et tous.
Tahar, calé sur un long banc dans la pénombre du repaire, me regarde. Il est contrarié. Il a un geste discret pour son petit frère, qui prend une pincée de sentzeb réchauffée et lui en donne la moitié, aussi lent qu’une tourelle mékanik du grand port. Tahar la fourre entre deux dents creuses.Des manières de pirate. Yo kabéché kon dé pié koko, deux cocotiers sans chair ni rats à abriter, mais toujours doubout dans le vent qui tourbillonne. Dwèt. Solides. Carrés.
– C’est quoi les bails? il dit. Fouta le coupe. Il veut plus de précisions.
-Kimanniè ou pé sav pou forèz-tala ?
– Man sav.
Je lui dis pas que c’est my flingue qui a vu la foreuse dans le cargo. My flingue, il a sacrifié sa vie et son esprit pour nous, ses frères, pour qu’on puisse toucher l’argile de la Terre-mère. L’argile, mafia, t’as oublié ce que c’était ? Après toutes tes années de poussière dans les carrières du sec de Lanvil, t’en a déjà touché, au moins ? Sé pa woch-tala. C’est pas la concasse qu’on travaillait tout lajounen. C’est pas de la ferraille non plus. Sé pa feray la ki ka griji lapo nou an. Je lui réponds, à Fouta, tu as oublié l’odeur de l’argile ? Je sais où se trouve la foreuse. Pas besoin de demander plus. Tahar lève la voix.
– Le Tout-monde est une légende.
Tahar a fermé les yeux pour que tous les mafia l’entendent. Il répète : on le sait. Le Tout-monde est un vieux mythe, le seul qui tient mon bouden en vie. Il dit, les gars comme moi ont déjà tout rasé. On a rasé pwop Lakarayib pour construire les tours de Lanvil. On l’a rasée sek. On a piétiné les îles, séché les canaux et, il dit comme ça, Tahar, c’est ça qui me coule la honte, c’est ça la sueur qui boue sur moi. C’était moi, la main des kòpo. On était les pioches, les pelleteuses qui ont creusé, qui ont krazé les mornes et les pitons, qui ont bu les rivières, mangé les animaux, pillé le sabledes plages pour lever encore les immeubles et les ponts dans le boukan des images et des écrans, et les routes que Lanvil a tracées dans un sifflement sans fin de steamè, de CUB à VNZ. Il ne reste plus rien du Tout-monde. Nous avons tout rasé. Il ne reste que Lanvil. High, ils font tous. Et Tahar se tait.
La sentzeb tourne amère. La ganja s’estompe derrière le vinaigre de la zeb-a-pik. Le mélange ne passe plus. Il me faut un nouveau ti fè. Il nous faut un ti fé à tous. Nos soupirs se coincent sous la fonte de la kanbiz. Ils hantent les morceaux de murs en béton qui nous encadrent. Ils enterrent nos propres carcasses avec un goût de mensonge. Je repose un verre vide. Dans le niyaj nimérik au-dessus de la table, une voix se met à flotter. C’est Pablo, sektè VNZ. Il s’annonce en kréyol pour que tout le monde comprenne. Il me dit « Palé ». Il me dit d’ouvrir bouch mwen. Il me dit que pour le respé et lonné des frères qui ont répondu à la conque, je dois dire. Tahar se penche en avant, désabusé; c’est normal qu’un mafia de sa trempe ne croie plus en rien. Mais lui, eux tous, ils espèrent toujours. Ils espèrent toujours que je me lève, que je parle, que je les emmène. Que je leur lâche mon secret.
– My flingue l’a vu, je fais, le Tout-monde existe.
– Et où il est, ce soir, Papiyon ? pousse Fouta. Le silence l’exaspère.
Tahar lève sa main. Fouta se calme encore une fois. Mais Tahar est pas content non plus. Sa bouche se tord. Sa voix grogne.
– Le Tout-monde est un mythe qui nous lie konsidiré les doigts d’une main. Il nous fédère, han-han, il fédère nos luttes comme il a fédéré celles de nos pères quand ils ont détruit Panama. Mais eux vivaient encore sur la terre sacrée. C’est pour ça qu’on doit pas oublier le combat : rester libres. Se battre pour nos droits acquis. Là-haut, mafia, on dit que la grève va frapper fort. Si fort que Lanvil entière va trembler. J’ai suivi Bao, l’autre jour, à l’ajé du Mouvman Pou Moun Anba Lanvil. Il y avait du peuple, mafia. Moun té sòti toupatou nan Lanvil, venus du Vénéz jusqu’à Kiba. Le Tout-monde est pas au-dessus de ça, mafia. Ça nous concerne tous! Sé an ladja pou tout moun isi-a. Nous devons être solidaires, solidaires de tous les frères qui se battent autrement. Sé selman ansanm nou key مزهي ! Ansanm !
Tahar s’est pris dans sa colère. Son petit frère a posé une main sur son bras pour l’empêcher de se lever et l’a fait redescendre. Lorsque Tahar a fait sonner sa langue maternelle sous la tôle, Woma a bien failli parler. Il voulait. Mais Tahar s’est rassis. C’était le mot « Ansanm » qu’il fallait retenir. Le mafia replace une mèche de cheveux sur son front.
– Ensemble, fok nou rété lucides : si on se fout dans leur chemin, les néokòpo vont dire qu’on est pas utiles. Pour le moment, elles ferment les yeux beaucoup trop sur nos zafè, mais un jour, notre immunité sera finie. On a pas intérêt à voler leur foreuse. Piques, pioches, pelles, bacs. Si tu sais où est le Tout-monde, Pat, prends mille solda et annou! On sait faire. On sait creuser. On a pas besoin de foreuse.
– On n’est pas là pour porter leur monde, souffle Ojé. On a aidé nos frères d’anwo à rendre les îles libres et souveraines. Ils nous respecteront toujours pour ça. On a jamais demandé à vivre parmi eux. Isi-ba, ça nous suffit. Après avoir rasé le sec, on a toujours vécu simplement. Pêcher et chiquer. On a pas les épaules pour faire plus. Mais on peut le faire anba fey. On l’a toujours été. Invisibles. S’il reste un espoir, j’en suis.
Fouta frappe son poing sur la petite table. Le rhum tombe. Le cloud se coupe une seconde. Ojé a un mouvement de la tête, il attend mon signe pour se mêler. Mais Fouta fait que regarder. Il pense que je vais le cogner, car il a brisé le respé sacré. Mais je fais rien de ce qu’il kabèche. Je me lève. Je renifle. Je prends l’espace. Je ramasse la bouteille à moitié vide, je la remets dwèt sur la table. Fouta se vexe, la bave aux lèvres.
– Rété sa la ! Babiyaj épi babiyaj ! Où il est ton flingue, Patrik? Il est où, Papiyon ? Il donnera pas de Tout-monde, y en a pas. Y a pas de foreuse, y en a jamais eu, y a qu’une arnaque. Du temps perdu. Mes solda, mes mains, mes zyé ba’w, et au final, pas de thune. Kon d’hab, Pat. Men lagoumen pa ka fé mwen pè ! Lagoumen! Tu veux lutter ? Moi, j’ai pas peur. C’est kont anwo Lanvil qu’il faut nou goumen! An gran lagrev é aprè an gran propté ! On peut pas construire une nation solide sur des roseaux et des fruits pourris. Tu sais ce qu’ils chantaient les zansèt? Total destruction, the only solution ! Zansèt pa ka mò !
Il gueule. Il gueule dans mon vide et gifle l’espace. Je reste doubout. Je ne bouge pas. J’ai pas envie de réagir. Ce serait trop lui donner. Ojé s’interpose avec une patience calculée. Fouta gueule dans son vide. Il n’écoute pas. Il chie sur les secrets de famille, il dit. Il dit que je pue l’embrouille.
Il dit qu’il marche pas. Il s’excite comme un mannikou, un vyé rat des ravines pris dans un piège à krab. Mais Ojé lui glisse une boulette de sentzeb toute prête dans la main. Fouta l’avale. Il mâche. Il se calme. Il me toise konsidiré un chien en fureur, un chyen enfermé, blessé dans l’ego. Je me souviens très bien à quoi ça ressemble, un chyen. Petit, té ni yonn ki té mòdé mwen. Il était enragé, plein de bave et de malpropreté. Et sa rage a gonflé mon corps à m’en faire oublier mon kréyol, ma racine. Je me rassois. Je pense en kréyol depuis que le chien m’a mordu. Pour lutter contre son mal. Pour résister face à la rage qu’il avait en lui. Je me bats contre lui toujours. Je pense en kréyol, car c’est le seul morceau de moi qu’il me reste des ancêtres.
Dans la kanbiz, la tension refroidit. Ne restent que l’odeur des hommes fatigués et mon mensonge.
– Ou pa bizwen vwè’y. Tu peux me croire, nous savons où se trouve le dernier bout du Tout-monde. Nous avons le droit d’y marcher et nous allons le faire. Nous allons rendre au pèp ce qui appartient au pèp. Et si tu marches avec moi, Fouta, je t’y emmène. « High », ils font tous. Leurs yeux sont konsidiré des foreuses sur la couenne qui te sert de peau. Ils viendront avec toi. Même si t’as que la clé, la forèz. Pas la serrure. Pat, tu sais pas où est la terre de tes ancêtres. Tu sais pas où creuser.
Fouta se rassoit. Il ne viendra pas.
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