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ZIST Vol. 28 – Appel à Contributions

FRANÇAIS

La question de la réparation de l’esclavage est un sujet d’actualité presque partout dans le monde. Dès 1989, le député afro-américain John Conyers Jr. a demandé la mise en place d’une “Commission pour l’étude et la préparation de propositions pour une Loi sur les réparations pour les afro-américains”. Aujourd’hui, différentes institutions américaines ont reconnu leurs passés esclavagistes et mis en place des procédures de réparations. En 1993, lors de la première conférence panafricaine sur les réparations organisée par l’Union Africaine, s’est formé le mouvement Mouvement pour les Réparations Africaines.

Dans la Caraïbe, en 2014, l’organisation intergouvernementale de la Communauté Caribéenne (Caribbean Community, CARICOM) et l’Université des West indies ont mis en place une Commission pour les Réparations et proposé “Le Plan en Dix Points de la CARICOM pour la Justice Réparatrice” en 2015. La même année, le parlement du Guyana a créé une commission pour les réparations afin d’étudier les impacts de l’esclavage et préparer une demande formelle pour les réparations.  En 2022, le premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte, a présenté des excuses  au nom du gouvernement hollandais pour son rôle dans l’esclavage et a promis 200 millions d’euros d’investissement afin de “sensibiliser, promouv’oir l’engagement et traiter les effets de l’esclavage de nos jours”. En 2023, un Fonds Global pour les Réparations a été créé par l’Union Africaine et la CARICOM.

Mais en France, rien. La question n’a pas pénétré le débat public français, sinon de manière marginale et marginalisée. Le sujet n’est pas pris au sérieux par les institutions de la République. Il n’est pas non plus particulièrement présent dans les considérations des territoires français qui ont connu les traites transocéaniques . Il n’est en tout cas porté historiquement par les élites politiques et intellectuelles de ces territoires ne l’ont pas abordé. Des figures comme Aimé Césaire ou Frantz Fanon s’y opposaient.

On glisse, ici ou là, lors de cérémonies, lors de l’érection ou la destruction de lieux symboliques, lors d’expositions d’art ou de soirées littéraires, que tel ou tel geste constituerait une forme de réparation. Faisant fi des disparités de richesses, du mal développement, des discriminations toujours bien présentes, de la dette payée par Haïti (pour avoir la première libéré l’humanité de l’idée de l’esclavage et de la supériorité d’une race sur une autre), on nous explique que ce qui compte vraiment, c’est la réconciliation. Ces réparations-là nous semblent faites à peu de frais.

ZIST propose de briser le silence et de casser les murs pour “Réparations !”, son numéro 28.  Nous pensons que les réparations de l’esclavage sont l’opportunité de réaliser la promesse républicaine d’égalité. Nous pensons qu’il s’agit là d’un des moyens de faire advenir le Tout-Monde, c’est à dire de repenser et de refaire la Relation entre les États, les territoires et les hommes de manière substantive et politique. Réparations, parce qu’il faut imaginer au pluriel cette affaire de conscience et de redressement historique, d’engagement politique, de conviction; parce qu’il faut imaginer le désir, le pouvoir, la possibilité de réparer tout ce que la traite atlantique a brisé et continue de ruiner.   

Pour ce numéro, nous accueillons toutes les contributions intellectuelles et littéraires autour de cette thématique. 

Comité éditorial : Peggy Pierrot, Dominique Aurélia, Grégory Pierrot, Michael Roch, Zaka Toto. Ce comité sera augmenté de manière exceptionnelle par de nombreux invités.

Pour nous contacter ou soumettre des propositions : zaka@zist.co et michael.roch@zist.co

Deadline : 15 Novembre 2024

ENGLISH ZIST Vol. 28 Réparations ! – Call for Papers

The issue of reparations for slavery is a hot topic almost everywhere in the world. As early as 1989, African American Congressman John Conyers Jr. called for the establishment of a “Commission to Study and Prepare Proposals for an African American Reparations Act”. Today, various American institutions have acknowledged their slaveowning pasts and set up reparations procedures. In 1993, at the first pan-African conference on reparations organized by the African Union, the Movement for African Reparations was formed.

In the Caribbean, in 2014, the intergovernmental organization of the Caribbean Community (CARICOM), in collaboration with the University of the West Indies, set up a Commission for Reparations and proposed “The CARICOM Ten-Point Plan for Restorative Justice” in 2015. That same year, Guyana’s parliament created a Commission for Reparations to study the impacts of slavery and prepare a formal request for reparations. In 2022, Dutch Prime Minister Mark Rutte apologized on behalf of the Dutch government for its role in slavery and pledged 200 million euros of investment to “raise awareness, promote engagement and address the effects of slavery today”. In 2023, a Global Fund for Reparations was created by the African Union and CARICOM.

But in France? Nothing. The issue has not entered French public debate, except in a marginal and marginalized way. The topic has not been taken seriously by the institutions of the Republic, nor has it been present in those French territories that experienced the transoceanic slave trade. In any case, traditionally, the political and intellectual elites in these territories have not dealt with it. Figures such as Aimé Césaire and Frantz Fanon were opposed to the notion.

Here and there, at ceremonies, at the erection or destruction of symbolic sites, at art exhibitions or literary evenings, some will hint that this or that gesture constitutes a form of reparation. Disregarding the disparities in wealth, the lack of development, existing discrimination, the ransom paid by Haiti (for having been the first to free humanity of slavery and of the superiority of one race over another), we are told that what really counts is reconciliation. A cheap mode of reparations, if you ask us.

ZIST proposes to break the silence and break the walls for “Réparations!”, its issue 28. We believe that reparations for slavery are an opportunity to realize the republican promise of equality. We believe that this is one of the means to bring about Glissant’s notion of Tout-Monde, i.e. to rethink and remake the relationship between states, territories and people in a substantive and political way. Reparations, because we must imagine this matter of historical awareness and redress, of political commitment, of conviction in the plural ; because we must imagine the desire, the power, the possibility of repairing all that the Atlantic slave trade has shattered and continues to ruin.

For this issue, we welcome all intellectual and literary contributions on this theme.

Editorial committee: Peggy Pierrot, Dominique Aurélia, Grégory Pierrot, Michael Roch, Zaka Toto and special guests.

To contact us or submit proposals: zaka@zist.co and michael.roch@zist.co