Les plates après-midi d’une Trinité jaune et endormie. Les rayons d’une lumière claire et poussiéreuse glissent à travers les persiennes. L’enfant joueur trompe son ennui au piano oublié, au bois tellement vieux qu’il s’émiette sous ses ongles. Il s’essaye à jouer, s’imaginant sa mère dans la même chambre, jouant du même instrument. Puis retourne à Gabo, et son héros Aureliano. Jamais très loin, ses livres sont tâchés.
Au son de la radio, Berthilde fait sa beauté, aux mazurkas, aux biguines, au zouk, succèdent les nouvelles, l’heureux, l’utile, l’affreux, le moment utile et affreux.
“ Ses enfants:
Gromelle à Dol
Schlomo à Kobe
Abel à Dubai
Sa soeur, Véronique, son frère, David,
Ainsi que les familles parentes, alliées, amies et ennemis ont la grande tristesse de faire part du décès de Mr …
Romantique nègre, gros minou, papa-sans-enfants, enfant-sans-Maman, trafiquant athée de coeurs innocents, minable-lâche-sans-couilles, débaucheur à révoquer.
La célébration du dernier adieu aura lieu dans la chapelle de Sainte-Marie, le Samedi 24 Octobre 2015, à 22 heures, suivie de l’inhumation dans la fosse septique de l’église.”
L’enfant déplore l’incongruité d’une musique aussi belle, d’un événement aussi grave, de la banalité du tout. Il rit. Il est immortel.
Zaka