Nous, citoyens français de l’Outre-mer,
Nous, partisans d’un français correct,
La goyave est le fruit tropical du goyavier, originaire du Mexique, de la Caraïbe et de l’Amérique Centrale et du Nord de l’Amérique. Le fruit est cultivé depuis plus de 2 000 ans dans ces régions.
Une construction linguistique complexe fait que d’un côté, les Français de l’Outre-Mer l’appellent correctement goyave [ɡuɑ.jav], et de l’autre les Français du Continent go-yave [ɡɔ.jav]. Les dictionnaires Robert indiquent le second usage comme correct.
Nous jugeons que cette prononciation est préjudiciable à la langue française et est une cause de tensions dans la Nation.
Nos arguments :
- Les règles de prononciation du français. On ne dit pas ro-yal, ou vo-yage, ou bo-yaux, ou lo-yal, ou no-yade, ou bro-yage, ou vo-yante, ou no-yau, ou impito-yable, ou flambo-yant, ou prévo-yant, ou cro-yant, mais bizarrement on dit go-yave!
- Il y a bien sûr des exceptions à la prononciation -oya [uɑ] dans la langue française: Goya (le peintre), boyard… Mais ce sont des mots d’origine étrangère, la prononciation particulière en respecte l’origine.
Mais dans le cas de la goyave, c’est l’inverse. La prononciation est en défiance du langage original !
- Le mot « goyave » provient du mot de langue arawak guaiaba, qui signifie « fruit ». Guaiaba se prononce [guajaba]. Le terme n’est ni latin, ni grec, ni celte, ni germain. Arawak, c’est le nom des amérindiens de Guyane, de Martinique et de Guadeloupe.
- Mais peut être cette exception est justifiée par d’autres précédents dans les autres langues ?
Non.
Prenons l’exemple des autres langues latines. Espagnol: guayaba [guajaba]. Portuguais: goiaba [guajaba]. Italien: guaiava [guajava]. L’anglais peut-être? Guava [ɡuɑva]. Tous disent [gua]. Nous disons [gua]. Il n’y a bizarrement que les Français hexagonaux qui disent [go]. Au mépris de leur langue, au mépris de l’Histoire, au mépris de leurs voisins et concitoyens, au mépris du bon sens !
- Il faut le dire, la prononciation [ɡɔ.jav] est laide. Elle ne transmet pas la succulence, la douceur et le bonheur que procure ce fruit dans sa prononciation normale (indigène). Au contraire, cet arrêt après [go] traduit une distance psychologique, une incapacité à penser et à parler correctement de ce fruit qui ne pousse pas sur le Continent.
Pour nous, cette transcription est l’officialisation d’un usage erroné et excentrique parce que c’est ainsi que parle la majorité de nos concitoyens.
Des erreurs qui renforcent une erreur, dans un cercle vicieux perpétuellement renouvelé.
Il faut que cela cesse !
Signer cette pétition c’est trois minutes d’effort mais du bien aux oreilles pour l’éternité.
Pour la goyave, pour la langue française !