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L’ère du Hater

Hater, ce mot omniprésent, compris dans toutes les langues, est une notion qui est parfois mal comprise ou utilisée. Pourtant, elle est absolument fondamentale pour la compréhension de notre monde contemporain. Petite exploration où Iceberg Slim rencontre Alain Finkelkraut, et Donald Trump des immigrées latinas dans les rues de Fort-de-France.

Aucune mention ne sera faite de Taylor Swift. #hatersgonnahate

Un peu d’histoire et d’étymologie

Hater. En français, le haineux. Mais là où to hate/hate/hair/la haine, au sens traditionnel dans les deux langues, se veut l’expression de sentiments extrêmement forts, passionnés, le « hater » moderne est fondamentalement différent. Il décrit quelque chose de léger qui tient plus de la jalousie, de la petitesse, que de la haine.

On retrouve des usages anciens de cette « haine » faible comme chez Shakespeare et son sonnet 149 :

Canst thou, O cruel! say I love thee not,
When I against myself with thee partake?
Do I not think on thee, when I forgot
Am of my self, all tyrant, for thy sake ?
Who hateth thee that I do call my friend,
On whom frown’st thou that I do fawn upon,
Nay, if thou lour’st on me, do I not spend
Revenge upon myself with present moan ?
What merit do I in my self respect,
That is so proud thy service to despise,
When all my best doth worship thy defect,
Commanded by the motion of thine eyes ?
But, love, hate on, for now I know thy mind,
Those that can see thou lov’st, and I am blind.

Shakespeare

Traduction: le poète est tombé amoureux de la mauvaise personne et compte l’ignorer. Il sait pourtant qu’elle raconte toujours de la merde (hate on) sur son compte, mais cela il préfère ne pas le savoir.

L’autobiographie Pimp par Iceberg Slim


Dans la longue tradition des expressions géniales du dernier siècle, de rock n’roll à bae à hipster, la source originelle du concept de Hater est l’argot noir américain. Dans les années 1960-1970, l’apparition de la figure mythologisée du « pimp » et du « hustler« , ces maquereaux célèbres comme Iceberg Slim, surnommés « Player » et des corollaires que sont « game » et donc « Player Hater « .

Le « Player Hater » c’est celui qui ne vit que pour miner celui qui a réussi et qui ose porter ostensiblement les signes de son succès, le « Player« . L’expression fait quelques passages ci-et-là (Taxi Driver), mais explose véritablement en Californie, dans la scène rap de la Bay Area des années 90 avec Mc Pooh et E40, puis dans celle des pionniers du Dirty South (Lost Boyz, Three 6 Mafia).

Son passage dans le langage populaire est illustré par Dave Chapelle dans son émission sur Comedy Central au début des années 2000 avec l’épisode hilarant du « Player Haters Ball ». Où le « Players Ball », cette bien réelle cérémonie des Oscars annuels des plus grands « pimps » des États-Unis, sorte de mâles alphas lugubres et colorés, est renversée sur la tête pour déterminer qui est le plus grand Hater des Etats-Unis.

Car le Hater, malgré les apparences, a en réalité un énorme besoin de reconnaissance et de validation

L’Enfer c’est les Haters

Ce petit détour avait pour principale fonction d’illustrer deux choses :

  1. La nature du Hater et l’ironie de la désignation. Le Hater est une combinaison du jaloux, de l’envieux, du rageux, du petit, mais il est aussi quelqu’un d’insignifiant. Non pas qu’il ne soit pas potentiellement nuisible, notamment s’il se fait pluriel, mais que la nature de sa haine est banale. Le Hater n’est pas un grand méchant: il est moyen, il est médiocre. Fondamentalement, il le sait.
  2. La temporalité du Hater et de son action. Le Hater ne s’arrête pas, il hate de manière continue, existentielle, ontologique. C’est un être qui s’affirme en déniant. Il est positivement amer.

Ce qui rend la figure du Hater aussi intéressante c’est qu’à l’ère des médias sociaux, des journaux ex-times (Facebook), de l’exhibition photographique constante (Instagram), il n’y a jamais eu autant de « Player » ou de gens qui prétendent l’être. Or, si potentiellement tout le monde est un « Player » – soit l’expression du soi comme conçu à son meilleur, potentiellement tout le monde est aussi un Hater.

Cet ami qui met des photos de CHACUNE de ses séances de muscu alors qu’il soulève des poids chiches et ne fait aucun gain ? Celui qui est fan de Paulo Coelho et passe son temps à poster des messages qui se veulent profonds ? Celle qui passe son temps à poster des tweets sarcastiques parce qu’elle trouve que ça la rend plus intelligente que la moyenne ? Comme il est tentant de leur laisser des petits commentaires méchants, ou de commenter par messagerie à coups de captures d’écrans et de moqueries en émojis.

Comme il est facile d’être un Hater.

Nous sommes constamment confrontés à la banalité des autres, leur exceptionnalité même étant rendue banale par leur aspiration à être comme les autres ou à se faire valider par d’autres. Cette hyper-familiarité ne peut qu’engendrer un mépris croissant dans un cercle constant, instantané et viral.

Le Bal n’est plus une réunion annuelle de quelques zozos, c’est un forum Reddit ou 4chan à une échelle de plusieurs millions de personnes, c’est un compte Twitter public laissé à la merci de tout un chacun.

Ces nouveaux usages et leurs conséquences cauchemardesques sont portés dans leur conclusion logique dans l’épisode « Nosedive » de Black Mirrors (Netflix) où les outils sociaux façonnent un « Système de Crédit Social », permettant à tout un chacun d’appliquer une note à n’importe lequel de ses interlocuteurs. Une note qui s’améliore permet une promotion, l’accès à des services et des prêts bancaires déniés a ceux qui sont moins bien classés. La conséquence principale étant de devoir se conformer à des codes superficiels sous-peine de déclassement car chaque individu est un Hater habilité.

La comédie The Good Place (NBC) porte ce système jusqu’au Paradis. L’Endroit Bien/Bon où l’admission se fait sur un score calculé sur le nombre de bonnes actions que l’on a menées dans sa vie. Que le personnage principal, joué par Kristen Bell, une Hater (re)incarnée, « ni trop bonne, ni trop mauvaise, moyenne » s’y retrouve est absolument une erreur. Ou peut-être pas. Sartre approuve. Ces projections qui ne devraient être que fictionnelles ne sont pourtant pas lointaines.

Ce nouveau huis-clos global a trouvé sa traduction politique.

Alt-Right = Haters

L’idée d’un globe réduit à la taille d’un village, d’un monde connecté par tous ses points grâce à la technologie est initialement merveilleuse et traduit un possible d’échange, d’ouverture et de réinvention, enterrant les ignorances anciennes.

Cette croyance dans une technologie forcément neutre ignore que ces tribalismes ancrés peuvent aussi évoluer et se reconstituer sous de nouvelles formes. Elle ignore aussi qu’elle a mis en contact directement des espaces qui, quoique connectés au monde, bénéficiaires de manière directe de la mondialisation, vivaient dans des silos culturellement uniformes (L’Angleterre des petites villes, Le Midwest américain, Le Paris germanopratin) et n’ont pris conscience de ces bouleversements du monde que récemment.

Elle ignore que ce village global puisse créer une mentalité de village, globale: de nos grandes divisions, la race, la religion, la classe, la distance géographique, la Nation, l’État, il ne reste plus beaucoup de légitimité et de prestige. Les grands mouvements de colère et de rage du siècle précédent qu’elles suscitaient aussi. Il ne reste que des succédanés nihilistes et mous.

Les gens disent que l’équipe nationale française est admirée par tous parce qu’elle est « black-blanc-beur ». En réalité, l’équipe nationale est aujourd’hui « black-black-black », ce qui en fait la risée de toute l’Europe.

Alain Finkielkraut ~ interview a Haaretz, 19 Novembre 2005

Cette interview de Finkielkraut impressionne toujours. Et les échafaudages de Finkielkraut qui ont suivi en montrent l’importance. Les deux conclusions absolument fausses qui apparaissent après « en réalité » témoignent d’un cerveau tortueux (et peut être des débuts des « faits alternatifs »?).

Ces assertions sont aussi d’une incroyable banalité. Clairement cela l’embête qu’il y ait des noirs en Équipe de France mais il pourrait le dire franchement, dire que ces gens ne lui ressemblent pas, qu’ils ne devraient pas être Français, mais il ne peut pas s’y porter, c’est le pas de trop. Il est incapable du geste final, du courage de conclure, alors, tel un Ibrahima Bakayoko de la philosophie, il se défausse sur le reste de l’Europe.

Surtout, que vaut la pensée d’un philosophe pour qui l’équipe de football nationale est le reflet de la santé de la Nation ? On lui parle de l’Équipe de Chine de football ?

Zemmour, Finkielkraut et d’autres sont de petite envergure comparés à des racistes/nationalistes historiques: des D’Annunzio, des Peguy, des Maurras. Ou même à Jean-Marie Le Pen. Sans panache, sans capacité d’engagement physique (Finkielkraut ayant simulé pour se faire réformer), sans capacité de créer de mouvement ou de parti, sans ce feu porteur de révolution.

Eux-mêmes conscients de par leur origines des dangers bien véritables d’un patriotisme exalté, ils ne peuvent que proposer un nostalgisme mou et obscur d’une époque qui n’a pas vraiment existé. Incapable d’élever leur haine au plan du concept ou de la rage, il ne leur reste que la petitesse, la complainte, la remarque biaisée. Ou comme Elizabeth Lévy, l’affabulation sur affabulation. Ce sont des penseurs du recroquevillement plutôt que de la grandeur (qu’elle soit erronée ou pas).

Comment qualifier une pensée dont la traduction politique est l’interdiction de kebabs ?

Mais en France, au lieu de combattre ce genre de propos, on fait exactement ce qu’ils demandent: on change l’enseignement de l’histoire de la colonisation et l’histoire de l’esclavage dans les écoles. Maintenant, l’enseignement de l’histoire coloniale est exclusivement négatif. Nous n’apprenons plus que le projet colonial a aussi apporté l’éducation, a apporté la civilisation aux sauvages.

Alain F. – interview a Haaretz, 19 Novembre 2005

Le deuxième pilier de cette « haine alternative » n’est pas juste l’incapacité de ressusciter des concepts passés, c’est celle d’une défaite et d’un sentiment de castration intellectuelle. On parle souvent en philosophie occidentale des événements qui ont détruit le sentiment de l’homme comme centre de la Création: la révolution copernicienne, l’homme et la Terre ne sont pas au centre de l’Univers; la Théorie de l’Evolution Darwinienne, l’homme n’est pas au centre de la Création; l’inconscient Freudien, une grande partie de nos comportements s’expliquent par des choses que nous ne contrôlons pas.

Mais pour tout un groupe d’hommes Blancs occidentaux (et une troupe de Haters de toutes les couleurs) on pourrait rajouter le féminisme et la décolonisation intellectuelle: Fanon, Baldwin, Sen, Appiah, Crenshaw sont passés par là. Ces deux événements marquent la maîtrise des concepts fondateurs de l’Europe moderne par les soumises et les colonisés et leur retournement et leurs dépassements contre les dominants. Dans le cas de la décolonisation, ce processus connait une complétion avec la crise des subprimes et les JO de Pékin en 2008. Les Occidentaux ne maîtrisent plus leur propre jeu. La mondialisation, le plus grand phénomène humain des cinq cent dernières années, bénéficie enfin à tous ses acteurs et pas seulement à l’Occident. Pour ce groupe donc, c’est le sentiment de la fin d’un ordre établi et l’émergence du sentiment que d’autres réussissent mieux qu’eux. Ou prennent une place qui leur est due éternellement.

Relisez-bien ces deux citations d’Alain Finkielkraut, ce sont celles d’un homme privé d’un sentiment de supériorité, d’un homme démuni. D’un homme dont le monde est sans menace réelle, physique, quotidienne (sans diminuer l’impact de la folie terroriste). Celle d’un monde riche et en paix, mais qui se sent renversé.

Il est démuni, sinon d’être un Hater.

https://youtu.be/V-O147LJWgA

Hater-en-Chef

Il est interdit à un psychologue d’estimer le profil de quelqu’un qu’il n’a pas analysé. Il est impossible de confirmer entièrement si Donald Trump est un psychopathe, un sociopathe, un manipulateur narcissique ou tout ça à la fois. Par contre, dans la Haterologie dont je suis l’inventeur, un subtil sens de l’observation et un compte Twitter suffisent. Ainsi, il est assez évident que Donald Trump est un Hater.

Vous avez regardé le Player Hater Ball ? Devinez qui est le Hater of the Year ?

Le moment politique et sociétal actuel est celui d’une tentation: le gouvernement des Haters par les Haters. Basé sur un contrat social de mettre ensemble non pas nos aspirations à être plus grands et plus forts ensemble, mais à faire de nos petitesses notre loi commune.

La campagne électorale de Trump ressemblait davantage à un défouloir, à une suite de performance art sur la bassesse et la vulgarité humaine, à un carnaval des Haters. Le programme politique du Hater peut se résumer à certaines règles :

Règle no. 1 : Quelqu’un vous menace par son succès? Par son acceptation nouvelle dans la société? N’hésitez pas à le rabaisser et l’humilier. Plus c’est gros, plus ça passe.

Règle no. 2 : Du point de vue de votre propre compétence personnelle et vertu morale, abaisser la barre jusqu’à ce qu’elle touche terre. Le Hater est contre la méritocratie, ce qui l’intéresse c’est de ramener les choses à son niveau. Pour cela il doit délégitimer celui qu’il hate, mais aussi faire descendre la barre des compétences nécessaires pour qu’ils puissent exercer certains rôles.

Règle no. 3 : Mentir. Le Hater vous demandera de ne pas croire vos yeux et vos oreilles.

Néanmoins, cette incroyable montée en puissance, ce moment Hater semble s’essoufler aussi vite qu’il a commencé. Une vieille histoire de la Rome antique raconte comment un César qui montrait tous les signes de la compétence, s’était, au moment de son sacre, de son apothéose en principe, s’était transformé non en Dieu mais en courge (le fruit). Il y avait tromperie sur la marchandise. Cette métaphore pourrait s’appliquer par exemple à un Sarkozy qui à peine élu a montré les signes de n’être pas à la hauteur symbolique du rôle.

Le Hater politique agit essentiellement pour que le Player le remarque, lui prête attention, rentre dans son jeu de bisbilles. Mais une fois fait, une fois la position de domination acquise, que reste-t-il comme proposition? Rien.

Depuis son inauguration médiocre, son sacre de la citrouille, Donald Trump, son gouvernement et sa majorité vont d’échecs en échecs. L’inauguration a vu une foule historiquement faible participer. Et ils ont tenté de mentir à ce sujet. Ils sont incapables de faire passer un décret sans se faire retoquer. Et ils ont tentés de mentir à ce sujet. Ils sont incapables de faire passer une loi programme alors qu’ils ont la majorité. Les membres de la Maison blanche se déchirent et balancent dans les médias des saloperies les uns sur les autres. Trump fait pareil sur tout le monde. Dès qu’une histoire négative sort sur lui, il s’en prend aux médias, à Hillary Clinton, à Barack Obama, à la CIA, au FBI, sans justifications.

Que disait Silky Johnson dans le sketch de Dave Chappelle à propos de sa première action en tant que Hater of the Year et représentant de tous les Haters? Qu’il allait, je cite, ‘chier dans le verre de la maman de celui qui était arrivé à la deuxième place’. Un groupe de Haters mené par un Hater, se comportera comme un groupe de Haters, ils s’autodétruiront, c’est dans leur nature. #hatersgonnahate

Une histoire pour finir

Il y a quelques jours une scène irréelle rapportée par deux journalistes de Martinique Première (Groupe France Télévision) s’est déroulée à Fort-de-France en Martinique.

[L’un d’entre eux] En se promenant à Fort-de-France, il tombe sur une violente dispute entre un commerçant chinois et six femmes dominicaines, venues expressément le voir dans son magasin. L’homme est en train de les invectiver puis finit par les chasser. Intrigué par ces éclats de voix, mon collègue, en journaliste curieux, s’approche du Chinois pour comprendre ce qu’il se passe. Le vieil homme, tout ému, lui explique alors que ces femmes dominicaines, donc étrangères, sont venues le voir pour lui expliquer qu’elles font le tour de tous les commerçants de la ville pour leur demander de voter Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle parce qu’il y a trop de… Haïtiens en Martinique !!

D’une part, l’évidence de cette histoire c’est qu’on est toujours l’immigré d’un autre.

Mais, d’autre part, il faudrait probablement expliquer l’implicite de cet histoire assez spécifique à la Martinique et à la Caraïbe. L’image de l’immigré chinois comme travailleur et commerçant est partagée un peu partout. Celle de l’immigré Haïtien va peut-être vous faire penser à celle d’un pauvre hère trainant dans les rues. Pas du tout.

Les communautés de la diaspora haïtienne sont au contraire extraordinairement industrieuses. Dans le cas de la Martinique, nombre de commerces, épiceries, cafés, bars, des acteurs clés du dynamisme de Fort-de-France sont tenus par des Haïtiens. Dans les campagnes agricoles martiniquaises, ce sont eux qui coupent la canne et travaillent la banane. Ils acceptent souvent de travailler des terres en colonage, vieil héritage de l’ancien Régime et quasi-servage, parce qu’il veulent travailler et réussir. Dans les marchés de gros, très tôt le matin, ils sont nombreux à fournir et distribuer le fruit de leur labeur.

Ce qui n’est pas dit non plus c’est que ces femmes ramènent dans leurs bagages l’antagonisme pluriséculaire entre Haïti et Saint-Domingue. Que cet antagonisme est dû à l’histoire, à la construction nationale mais aussi et surtout à la race. Un des éléments du discours de la différenciation nationale entre ces deux Nations qui partagent la même île, c’est qu’Haïti est la République Noire et Saint Domingue a une population « blanche ». Le discours de Marine Le Pen trouve sa résonance chez des gens qui ont été élevés au bon grain du pogrom anti-nègre (Massacre de Parsley), du discours et des pratiques racistes jusqu’à ce jour. Mais surtout, qui fondamentalement se haïssent eux-mêmes.

Autre détail qui peut échapper à un œil extérieur: les femmes dominicaines répondent à une perception particulière. Celle de la prostitution. L’un des mots en créole qui signifie prostituée est « espagnole », pangnol, pour désigner les prostituées issues des îles hispanophones de la Caraïbe et notamment de Saint-Domingue.

Nous disons aussi manawa, pour ces femmes bien locales qui, dans le vieux Saint-Pierre, se jetaient au pied des marins des Navy anglaise et américaine fraichement débarqués de leur man-of-war… mais c’est une autre histoire.

Il n’est alors pas sûr, telle que l’histoire nous est contée, que ces femmes soient des prostituées. Mais elles sont définitivement des Haters. Ainsi, cette histoire est par dessus tout celle de cet esprit de village global, où les Hates françaises, martiniquaises, dominicaines, caribéennes, se rencontrent, se trouvent, se recomposent à ma porte.

Article publié en Mai 2017.