Et tu iras
— danser sur
ta tombe,
tes maladresses,
échecs et espoirs
mal matés.
— rire aux désespoirs,
aux envies balayées,
aux mémoires soi-disant serpillées mais qui tototo derrière des vitres sales. Ou brisées. — souffler sur les fois vendues aux enchères. Tu laisseras les prières se consumer à la faveur de saisons déréglées, de mémoires mal nettoyées qui explosent comme des corps de gaz décomposés. Et tu iras — humer le parfum
de fleurs sans odeur
— colmater les saccages
avec une chaux
de bas étage
et des nouvelles
tout usage
— éviter les flaques
— ressusciter d’entre
les cadavres
laissés derrière toi
— garnir les tombes de bouquets
de mal faits nettoyés de
lune en éclipse à
grand coups de reset.
De décisions existentielles
prises à chaque heure.
Balayer les images cassées,
Les passions sous les dalles usées.
Habiller les squelettes :
leur donner contenance,
les rendre présentables
à la mémoire – tortionnaire.
Maquiller les preuves
Discuter avec les fantômes et
entendre dans
les cœurs gris
qui ne battent plus
la psalmodie du pardon
non accordé.
Fourbir alors les larmes
les coudre en
un cortège unique
les faire courir après
le temps,
l’argent,
les gens
– soi.
Soi-disant qu’on a qu’une vie, mais alors combien de vies dans une vie ?