Je devais écrire sur le futur. Mais je ne sais pas si j’en ai, de futur.
Je vis sur une île à bout du monde. Condamnée. Condamnée par le réchauffement climatique qui accouche de cyclones géants, de mers rognant la terre jusqu’au fond des eaux, de bibliques vagues d’algues pestilentielles. Une île aux enfants dévorés par ses ogres et ses figuiers maudits. Au sol pollué sur cent une générations.
Condamnée par des forces trop grandes pour elle.
Condamnée par la marche de l’univers.
Puis je me souviens, enfant, d’avoir été assis sur les genoux d’un homme trop grand pour moi, il sillonnait son laboratoire du possible avec des machines fantastiques, me pointant du doigt les milles manières de faire la lune se mouvoir. Mon père.
Il n’y aura de futur que si nous passons nos héritages aux porteurs de nouvelles révolutions.
«Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible.»
~Albert Camus
Zaka