Les photographies qui illuminent les Zist du Volume 2 au Volume 4 proviennent de Carla Rebelo, une jeune photographe de 25 ans, originaire de l’archipel de São Tomé et Príncipe au large des côtes de la Guinée équatoriale et du Gabon. Mais ces photos ne sont pas celles de ses îles natales mais d’autres îles africaines flottants dans l’Atlantique, plus au Nord, les îles du Cap-Vert au large du Sénégal et de la Mauritanie. Lorsqu’elle réalise ces photos, Carla est une émigrée de longue date (d’abord en Asie, puis en Espagne) et ce projet photographique constitue un moment de retrouvaille. Chez elle, mais pas exactement. Suffisamment proche en tout cas, pour s’y retrouver. Ce sont tous ces sentiments d’appartenance et de déplacement qui guident cette errance photographique que vous retrouvez en image.
Cette série réalisée en 2017, et qui se nomme “Vivante dans la roche”, reflète sa quête sur les effets de ce qu’elle nomme “afro-insularité”, l’Afrique dans ses îles, si particulières avec leur paysages de volcans lunaires qui contrastent avec le bleu profond de l’océan. Si souvent ignorées aussi, trop riquiqui face aux grands blocs. Et c’était comme un signe pour nous de commencer nos ambitions photographiques par ce projet. Parce qu’il nous fait voir l’inhabituel et change les narrations. Parce qu’il relie et pense en relation : l’Afrique, São Tomé et Príncipe, le Cap-Vert. Et par sa présence dans la revue avec des textes d’auteurs de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Diaspora, il nous permet de faire le lien entre nos îles des deux côtés de l’Atlantique, nos reliquats de la Traite, nos poussières d’empires, bien vivantes malgré tout.