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Mofwazé l’Histoire

Réparer. Coller les avenirs-fragments, les confiances incertaines. Suturer les fois bancales, et décrocher des murs les justices-rol aux droitures sciées.

Draguer les conflits. Trier les pawol pou ri pourries, les habitudes-stèles, les méthodes-statues.

Photo : Adeline Rapon

Inconforter les incertitudes, mettre an bel tjok aux dommages immobiles et défonder les pesanteurs. Garder le nan-nan trouvé en fon listwa, an fon connaissance de nous-mêmes.

Trembler. Trembler de se dire qu’on ne peut pas refonder. Mofwazé le non-neuf, le non-vide, le non-néant et casser l’obsolète. Détruire. Démembrer les souvenirs inutiles, sarcler les liens véreux. Bêcher les résidus de bon sens et d’humanité. Fonder la confiance dans l’Histoire, dans l’à-venir et planter ses idées, haut.

Arroser l’aube d’une estime retrouvée. Menacer le doute, relier les douleurs et les faire armes, armes miraculeuses. Du magma létal, sortir l’étincelle.

Cataplasmer les divisions ouvertes, les plaies-bijoux dont on pare les corps-territoires.Transmuter les héritages, sauter par-dessus les barrières qu’ils se sont construits. Inventer des passages, là où il n’y avait que clôture.

Réinventer. Éventer l’espoir, l’envie. Brasser les territoires.

Embrasser la diversité en nous et hors nous.

Éclore. Non pas le monde d’après, mais le monde de toujours. Un multiple à révéler où il n’y a plus à réparer, où il n’y a plus à refonder.

Marcher vers le total de nous-mêmes.