S’approprier : Faire sa propriété de quelque chose, souvent indûment ; en particulier, s’attribuer la paternité d’une œuvre, d’une idée. Synonymes : piller – plagier – usurper – voler.
Invisibiliser : Rendre invisible, occulter.
Source ? N’importe quel dictionnaire.
QUE S’EST-IL PASSÉ ?
Le magazine ZIST et Zaka Toto, son directeur de publication, ont été reconnus innocents sur toute la ligne dans le cadre de L’Affaire de Cock. Pendant trois ans, nous avons été victimes d’une cabale menée par Laurence de Cock et ses alliés. Il s’agissait, par tous les moyens, d’enterrer les débats autour du plagiat effectué par Laurence de Cock et Politis de la troisième partie de notre série d’articles, Le Sucre, publiée en Janvier-Février 2020.
Nous avions établi publiquement une première série de preuves de ce plagiat et du comportement prédateur et manipulateur de Laurence de Cock. Celle-ci avait riposté dans le magazine Politis avec une salve d’accusations diffamatoires, qui n’avait rien à voir avec le plagiat reproché, et cela sans aucune preuve. Jusqu’à aujourd’hui, le journal Politis et sa collaboratrice ont été incapables de fournir des documents prouvant ces accusations, que les différentes directions et rédactions au fil des années ont décidé de laisser telles qu’elles, en défiance de tout principe éthique ou journalistique.
Nous n’avons pas porté plainte. Pourquoi perdre du temps à prouver ce qui à nous, et à des centaines de milliers de lecteurs, semblait tellement évident ? De son côté, en pleine épidémie COVID, conseillée par son avocat et ami M. Raphaël Kempf, elle décide de porter plainte contre nous. Depuis Paris. C’est ce que l’on appelle une procédure-bâillon. Un juriste nous l’a décrite comme “l’arme des dominants”. Avec un petit extra de colonialité.
Nous avons révélé ce double procès en Mars 2022, ajoutant une nouvelle série de preuves dans la série d’articles L’Affaire de Cock prouvant encore une fois une chronologie précise des événements et encore d’autres preuves du pillage de Laurence de Cock. L’avocat Raphaël Kempf s’est alors fendu d’une communication sur les réseaux sociaux sur notre caractère violent et que nous menions une campagne de harcèlement : celui qui est volé et qui dénonce est devenu le coupable. Raphaël Kempf a indiqué être à l’initiative de ces poursuites.
Le procès a eu lieu le 9 Juin 2023. Laurence de Cock y a dit avoir “approprié” et “invisibilisé” notre travail mais qu’elle n’aimait pas le mot plagiat. Agnès Rousseaux, la directrice de Politis, venue en soutien de Laurence de Cock a témoigné contre nous. Elle a glissé que c’est elle qui a “découvert” l’alibi de Laurence de Cock sur Internet. Lorsque notre avocat la relancera sur ce point, elle ne répondra plus. Elle tentera aussi de nous accuser de sexisme pour avoir montré la différence et le contradictoire entre nos communications avec Laurence de Cock et son expression publique. Malgré son entregent conséquent, pas un journaliste ou universitaire n’a témoigné par écrit que Laurence de Cock n’a pas plagié Zaka Toto et la revue ZIST. Toute la stratégie de la défense reposait sur cette narration étrange où la victime est coupable, les premiers sont les derniers, les moins compétents les plus intelligents.
Lors de cette audience, Laurence de Cock a ainsi déclaré qu’elle a compris l’histoire de la Martinique en quelques heures lors de son séjour d’une semaine sur l’île. Or, ce qui ressort de nos échanges très publics, Laurence de Cock ne sait pas faire la différence entre le créole haitien et martiniquais et confond dates et citations célèbres. À la fin de l’audience, le ministère public a demandé la relaxe pour Zaka Toto.
A tout cela on peut rajouter un extraordinaire sentiment d’impunité de la part de Laurence de Cock. Dans une vidéo que nous avons révélée en Juin 2023, Les vérités amères de Laurence de Cock, on peut la voir et l’entendre s’attaquer de manière diffamatoire à la revue ZIST, Zaka Toto, à plusieurs témoins accusés de cyberharcèlement, mais aussi à la mère de Zaka Toto l’accusant de détournements financiers. Rien que ça. Malgré les échos nombreux de cette affaire, Laurence de Cock reste une invitée habituelle des partis de gauche jusqu’à cette année. Ce moment incroyable s’est déroulé lors de l’université d’été du NPA en Août 2022 où Laurence de Cock fut invitée en dépit des plaintes de militants.
Lors de cette conférence, Laurence de Cock dit qu’elle n’a pas les moyens de payer “8000€ de frais d’avocats”. Les factures fournies dans le dossier de la plaignante indiquent des factures de frais d’avocats d’un montant de 1500€ pour chacune des affaires intentées contre nous, soit 3000€. 1500€ aussi pour le procès en diffamation intenté contre Valeurs Actuelles par De Cock et ses alliés. Qu’ils ont aussi perdu.
Ces révélations, les aveux de Laurence de Cock, Agnès Rousseaux, la stratégie de défense troublante choisie par M.Kempf n’ont pas été repris par la presse parisienne. Ce dernier expliquera comme un point d’orgue lors de sa plaidoirie que la Lettre à Maurice Thorez d’Aimé Césaire est une fiction inventée par Zaka Toto. Cela afin de prouver notre incompétence. Il tentera aussi de rapprocher la revue ZIST, les convictions et la personne de Zaka Toto, du journal d’extrême-droite Valeurs Actuelles. Le Sucre est une série d’articles qui dénonce la montée de l’extrême-droite aux Antilles. Un travail sur lequel la revue ZIST s’est distinguée au fil des années.
Dans les jours qui suivent l’audience, le journaliste Antoine Perraud publie dans Mediapart un article incroyablement négatif contre la revue ZIST et Zaka Toto. Zaka Toto, ramené à sa seule origine, y est décrit comme un “Petit Chose”, Laurence de Cock “une historienne”. Face à la bronca des lecteurs et abonnés de Mediapart qui qualifient l’article “d’à charge”, “d’essentialisant”, de “raciste”, Edwy Plenel, le fondateur du journal positionné à gauche, décrira cet article comme “malvenu”. Il explique que Zaka Toto et Laurence de Cock “partagent la même vision de l’histoire”. Aujourd’hui encore, Mediapart décrit cet article comme une “incompréhension”.
Pourtant dans ses réactions face aux critiques des abonnés sur son article “à charge”, Antoine Perraud a clairement exprimé son parti pris et son mépris total pour la revue ZIST et Zaka Toto. Notre avocat, Henri Braun, s’est plaint publiquement de ne pas avoir été contacté par ce journaliste. Servanne Marzin, une collaboratrice de Laurence de Cock dans l’association “Aggiornamento HG”, qui depuis 2020 mène une campagne négative à notre sujet sur tous les réseaux, répond immédiatement “qu’il – Antoine Perraud – n’a contacté aucun des avocats”. Dix minutes après la publication de cet article. Comment peut-elle le savoir ?
Laurence de Cock a longtemps collaboré avec Mediapart.
Le 21 juin 2023, le magazine Politis se fend d’un communiqué tentant de mettre l’échec d’une “conciliation” sur nos épaules. Ce communiqué contredit les déclarations d’Agnès Rousseaux, directrice de Politis, lors du procès ayant eu lieu quelques semaines auparavant. Déclarations qui indiquent que c’est Laurence de Cock qui a refusé cette conciliation et qu’elle, Agnès Rousseaux, n’avait vraiment cure de nos positions. Ce communiqué contredit aussi nos échanges écrits avec Pouria Amirshahi, président de Politis jusqu’en Juin 2022, échanges écrits aussi bien par email que par messagerie électronique. Ce communiqué de Juin 2023 contredit les courriers officiels envoyés à la rédaction de Politis à la demande de M. Amirshahi en Mai 2022. Courrier officiel envoyé une nouvelle fois en Mai 2023 devant l’absence de réponse. Nous avons rendu cette Lettre à Politis publique en Juin 2023. Nous serions plus qu’heureux de rendre public le reste de nos échanges. Mme Rousseaux a déclaré au tribunal qu’elle “n’a pas le temps” de répondre à nos courriers. Elle a celui de venir témoigner contre nous.
Juillet 2023. Laurence de Cock dirige un numéro Politis spécial sur l’École.
21 Septembre 2023. La bonne foi de Zaka Toto est reconnue ainsi que le fait que le débat qu’il pose est d’intérêt général.
UNE DÉCISION IMPORTANTE
Dans ses deux jugements, la chambre de la presse du tribunal de Paris a estimé que la plupart des propos poursuivis peuvent être diffamatoires en ce qu’ils imputent un plagiat à Laurence De Cock. Mais les juges, sans se prononcer sur l’existence du plagiat, reconnaissent la bonne foi du prévenu car ses propos s’inscrivent dans un débat d’intérêt général et reposent sur une base factuelle suffisante sans que préexiste une animosité personnelle entre les parties.
Il est ainsi relevé que plusieurs universitaires ont soutenu notre position ou ont mis en exergue les rapports de domination s’exerçant au sein de l’université française à l’encontre des membres des minorités. Les juges relèvent que ces débats sur “les rapports de pouvoir et de domination pouvant exister ou non vis-à-vis des personnes présentées comme des minorités” sont d’intérêt général.
Le tribunal poursuit en indiquant que, dans le milieu universitaire, la notion de plagiat ne se limite pas au copier-coller mais comprend aussi l’appropriation d’idées sans citation « contrairement à ce qu’a soutenu Laurence DE COCK à l’audience ». Il s’agit d’une reconnaissance des normes académiques dans le droit. Le tribunal indique enfin que les deux textes abordent une thématique similaire, ont une problématique commune et une structure proche. Là encore les débats sur le sujet sont aussi d’intérêt général.
La variété et la pertinence des éléments que nous avons réunis est soulignée. La conclusion coule de source : relaxe pour l’ensemble des propos poursuivis. Laurence De Cock a dix jours pour faire appel. Tous ces éléments pourront être utiles à ceux et celles qui subissent des procédures similaires au sein de l’université mais aussi dans le monde du journalisme.
Nous déplorons que le tribunal n’ait pas jugé bon de nous dédommager des frais conséquents entamés pour ce procès qui a prouvé notre innocence. Le ministère public n’en ayant pas fait la réquisition, les juges considèrent qu’ils ne peuvent le faire. Outre l’écart extrême entre les deux parties en ce qui concerne la facilité d’accès à une défense, aux médias, aux institutions de pouvoir et d’influence, il y a un écart de situation sociale et géographique qui ne peut être mis de côté.
Les dépenses en temps et en argent ne sont pas les mêmes quand on doit prendre un vol intercontinental entre la Martinique et Paris, payer son hébergement et des frais exceptionnels, et quand on doit prendre son métro ou son vélo depuis un arrondissement proche pour arriver au tribunal. Cela révèle un angle mort de cette décision qui ne reconnaît pas les contraintes et les différences bien réelles entre les citoyens français selon qu’ils soient de l’Hexagone ou de l’Outre-Mer dans une affaire jugée à Paris.
Quelque part il y a eu justice mais il n’y a pas eu de réparations.
EN CONCLUSION
Cette affaire nous a permis de comprendre certaines logiques dans le milieu de la presse et de la politique hexagonale. Elles nous effraient. Pendant trois ans, Laurence de Cock et ses amis/alliés ont pu nous accuser de tout et de n’importe quoi sans jamais avoir à rendre de comptes. Pêle-mêle : accusations de sexisme, de cibler des femmes, d’être incompétent ou bête, violent, agressif, de malhonneteté financière, de cyberharcèlement etc. Antoine Perraud de sa plume grasse, prétentieuse et condescendante s’en prend même à notre écriture. Toutes ces accusations mensongères, avancées sans aucun élément, qui dans les publications de Laurence de Cock, qui dans le dossier fourni au tribunal sont passées tranquillement. Tout ceci n’a jamais été confronté par les trois médias hexagonaux qui ont couvert l’affaire : Politis donc, mais aussi Mediapart et Arrêt sur Images. Laurence de Cock a donc pu librement s’en prendre à nous par écrit, dans ses tribunes publiques. Jusqu’à s’en prendre directement à notre famille, nos collaborateurs, nos amis. Ou aux femmes qui ont fait l’erreur de nous soutenir publiquement. Bizarrement, seules des femmes racisées ont été accusées de cyberharcèlement. Sur ce point, l’article d’Antoine Perraud est à étudier de près pour tout ce qu’il représente. Outre le fait qu’il nous semble que sa fonction essentielle est de réécrire le déroulé de l’audience afin de protéger Laurence de Cock.
Ceux d’Arrêt sur images dans tout ce qu’ils ne disent pas aussi. Question à la rédaction d’Arrêt sur Images : en 2020, lorsque nous dénonçons le plagiat, Laurence de Cock a-t-elle contacté Daniel Schneidermann, fondateur du journal, qui a à son tour contacté Loris Guémart, le journaliste qui a couvert l’affaire pour ASI ? Si cela est vrai, qu’est-ce qui a été dit ? Et pourquoi cet historique qui met en avant les liens privilégiés de Laurence de Cock avec la rédaction, le contact direct prise par cette dernière pour potentiellement en influer la couverture ne sont pas mentionné dans la couverture de l’Affaire de Cock ? Si c’est arrivé bien entendu.
De 2020 à 2023, nous avons tenté par tous les moyens possibles d’alerter sur la nature de la couverture de l’Affaire de Cock. Chaque outrance de Laurence de Cock en annonçait une nouvelle. Nous avons tenté d’expliquer aux médias concernés ce que signifiait leur couverture faussement « neutre » mais qui oubliait les aspects troublants des méthodes de Laurence de Cock et Politis. En amont du procès, nous avons tenté d’alerter des journalistes qui travaillent sur les questions d’antiracisme. Y compris à Mediapart. Y compris Edwy Plenel. Sans succès. À chaque étape, dès les premiers instants en 2020 nous avons annoncé les méthodes qui seraient mises en place pour nous décrédibiliser. Nous avons été systématiquement ignorés. Nous exagérions. Comment pouvions nous savoir ? Une connaissance fine de l’histoire, une expérience concrète des mécanismes du racisme et des discriminations. Des choses que ne semblent pas partager les journalistes, les rédactions et les directions des journaux qui ont suivi cette affaire.
Nous remercions France-Antilles et Martinique la 1ère d’avoir couvert cette affaire en présentant clairement les faits et les enjeux.
Dès le début nous avons choisi de documenter #laffairedecock dans tous les détails et en toute transparence, non seulement afin d’obtenir justice, mais aussi afin de fournir des armes et des éléments de défense à ceux qui pourraient se retrouver dans notre situation maintenant ou dans le futur. Il faut comprendre quelque chose de fondamental : ils nous tueront dans le silence. Le processus de compilation et d’écriture autour de tout cela a été long et conséquent mais nous pensons qu’il est d’intérêt général. Tout est vérifié depuis le premier texte. Cela a été confirmé par le tribunal.
Nous tenons à remercier ceux qui nous ont permis de protéger notre travail et de nous défendre au fil des années : Audrey Célestine, Mehdi Derfoufi, Amandine Gay, Grégory Pierrot, Raeve, Sébastien Fray, Myriam Moïse. A l’équipe de Zist qui est restée soudée tout le long de cette histoire. Aux amis et à la famille. A tous les anonymes (et qui veulent le rester) qui nous ont apporté des éléments de défense. Aux militants ou citoyens lambdas de tous bords et de toutes origines qui nous ont soutenus. Aux centaines de personnes qui nous ont permis de lever les fonds nécessaires à notre défense. Nous avons dépensé largement plus de 10 000€ dans cette affaire. Nous regrettons que cet argent n’ait pas servi à imprimer notre magazine ou les livres que nous avons en programme. À faire vivre ce projet éditorial qui chaque année démontre encore plus sa pertinence.
Nous dédions cette victoire à l’historien Jean-Pierre Sainton et à nos aînés qui ont travaillé pendant des générations dans l’usine à sucre du Galion. Notre texte le Sucre était dédié à notre famille d’ascendance ouvrière. Les travaux de recherche historiques de feu mon directeur de recherche sur l’usine du Galion se focalisant sur une autre partie de ma famille qui en était cadres (géreur). Celle du père de ma mère, mon grand-père. Celui qui l’a abandonné et jamais reconnue. La violence patriarcale de la Martinique d’après-guerre renouvelée main dans la main par le « féminisme » blanc parisien des années 2000. Et oui. Nous ne l’avons pas utilisé, pour ne même pas penser à quel point ce vol, ces mensonges relevaient aussi de l’intime. Avec la crainte justifiée que l’on utilise cette connaissance multi-générationnelle, contrastée et complexe du sujet comme une blessure sentimentale. Que l’on nous parle de sentiment ultra-marin. Ou d’impression du racisme. La spoliation des mémoires ouvrières et des savoirs indigènes s’accompagne toujours de la tentative de destruction des personnes qui les portent et les produisent. C’est tout ça l’Affaire Laurence de Cock.
Nous remercions Henri Braun, que nous avons contacté sorti de nulle part, sans recommandations, et qui s’est engagé dans cette affaire sur une promesse simple que nous lui avons faite : “je vous promet que l’on va s’amuser”.
Pour nous soutenir, vous pouvez vous abonner ou faire une donation.
Tous les textes de l’Affaire de Cock sont ici :
Le pillage, février 2020
Le discours et la pratique, février 2020
L’ Affaire Laurence de Cock, mars 2022
Lettre à Politis, (envoyé à la direction et rédaction de Politis en Mai 2022 et 2023), publié Mai 2023
Les vérités amères de Laurence de Cock, Juin 2023
Notre fil Twitter sur le déroulé du procès et ses conséquences, Juin 2023